Falaise calcaire
Du haut de cette falaise 150 millions d’années vous contemplent !
Je suis la pointe du Chay, mon histoire est longue cependant je suis très fragile tant sur ma crête qu’à mes pieds où des éboulements dangereux peuvent se déclencher à tous moments ; alors prudence.
Il y a 200 millions d’années, l’océan atlantique naissait lentement. J’étais alors une plaine sous-marine sur laquelle s’accumulaient des sédiments. Selon le climat plutôt équatorial parfois tempéré chaud, ma profondeur variait alors de quelques décimètres à une dizaine de mètres. Cela conditionnait le type de sédiments et donc le mode d’écosystème s’y développant. J’ai vu se succéder :
- des massifs coralliens avec des oursins,
- des rochers où se développent des bivalves tels que huitres, moules,
- des vases, strates calcaires et marno-calcaires,
- des gastéropodes, des bivalves trichites, brachiopodes et rhynchonelles,
- des crinoïdes.
J’ai eu la visite des requins, de nautiles et d’ammonites.
J’ai subi des plissements et des failles. Grace aux mouvements tectoniques des plaques terrestres et au fur et à mesure que l’océan atlantique prenait toute sa place, les terres à l’ouest d’Angoulins prirent leur position actuelle – 155,7 et 150,8 millions d’années (Jurassique). Ce n’est qu’au début du Crétacé – 140 millions d’années – que j’émerge à 9 mètres avec la Barbette et la Belette. Des paysages se façonnent lentement modelés par l’érosion et les dépôts de tertiaire et du quaternaire.
Il y a – 7000 années la pointe du Chay se sépara de celle des Chirats. Puis je vis arriver, entre ces deux pointes, le sable constitutif de la Platère. Des sédiments s’accumulent à l’arrière pour former les marais de Chay. Très récemment des activités humaines se sont installées, marais salants puis marais ostréicoles, ainsi l’agriculture et l’élevage sur les parties hautes.
Des savants se sont penchés sur moi : Alcide d’Orbigny décrit sur ce site l’étage corallien (kimméridgien – inférieur – terminal). Je deviens la stratotype référence, au début de 19ème siècle. Au muséum d’histoire naturelle de Paris où une salle est réservée à ces travaux de géologie et de botanique vous pouvez observer certains de mes fossiles. De même au Muséum d’histoire naturelle de La Rochelle, une salle présente mes fossiles ainsi que ces carnets et schémas d’observations.
Régulièrement des professeurs, des étudiants, lycéens et collégiens viennent me découvrir, suivre mon évolution géologique et mon érosion. Des géologues amateurs me sollicitent régulièrement.
MAIS ATTENTION, JE SUIS INSTABLE. Aussi, la promenade en pied de falaise sur l’estran est interdite.
Végétation
Au fur et à mesure que j’émergeais la végétation s’installait. La présence de l’homme aussi est attestée par la présence de silex datant du néolithique de – 6.000 ans à – 2000 ans.
Les inventaires botaniques fournissent des renseignements sur l’évolution et la conservation de la flore sur une période de 130 ans. Les données indiquent que ce site a une très forte valeur patrimoniale. En effet, quinze espèces bénéficient d’un statut de protection dont quatre d’un statut de protection nationale :
- Asperge maritime,
- Astragale de Montpellier,
- Pâquerette à aigrettes,
- Vipérine très rude,
- Euphorbe dentée,
- Fétuque de Lahondère,
- Inule à feuilles de spirée,
- Iris maritime,
- Lin droit,
- Grémil des Pouilles,
- Scorsonère Hirsute,
- Epiaire d’Héraclée,
- Trigonelle armée d’épées,
- Véronique d’Autriche,
- Vulpie ciliée.
Toutes les espèces protégées recensées au 19ème siècle sont encore présentes. Certaines espèces sont de caractère méditerranéen : Grémil des Pouilles, Astragale de Montpellier. D’autres sont protégées dans des départements voisins comme la Catananche bleue, la Guimauve hirsute, du Bupleurum tenuissimum, de l’Ail rose et le l’Inule des Montagnes.
Les espèces les plus rares poussent au bord de la falaise, elles sont donc menacées par l’éboulement et le piétinement.
Apprenez à découvrir ces végétaux, observez les, photographiez les à votre gré mais surtout ne les cueillez pas !
Un sentier piéton pour protéger les promeneurs et préserver les richesses
En 2018, après quatre années de travail avec les services de l’Etat, en concertation avec les propriétaires de parcelles et le service Espaces Naturels Sensibles du département, la commune a pu inaugurer un sentier piéton littoral qui longe toute la pointe.
Toutefois, pour des raisons de dégradation de la falaise, la Commune a été contraint de fermer ce sentier littoral au public en 2024.